Peut-on être féministe et amoureuse ?

Publié le par Miss Clever

Peut-on être féministe et amoureuse ?

Cette question, je me la suis posée en lisant l’article de Libération qui se trouve ici : http://sexes.blogs.liberation.fr/2015/09/28/toutes-les-femmes-sont-des-putes/?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook

Dans l’article la journaliste revient sur le postulat de Paola Tabet, anthropologue des années 1980, qui traite de « l’échange économico-sexuel » entre homme et femme. Pour résumer -car je ne vais pas refaire le très bon travail de synthèse de la journaliste-, les femmes seraient conduites, consciemment ou inconsciemment, par la société à vendre leur corps aux hommes pour un peu de tendresse ou plus (une relation sexuelle, un mariage ou que sais-je…).

Pour reprendre le titre de l'article, on serait toutes des putes alors. Oui oui, même maman.

Pour une femme, ce genre d’article force à l’introspection (et, nous le verrons, à la culpabilisation aussi) : Est-ce que je me sens redevable à un homme quand il me paie le restau ? Est-ce que sitôt le verre payé, je me sens forcée de l’embrasser ? Pire, est-ce que je me sens coupable d’accepter une telle transaction (la relation sexuelle) s’il y en a une par la suite ? Est-ce que je me sens coupable de participer à ce large complot des hommes ? Et enfin : accepter la galanterie serait-il antiféministe ?

De mon point de vue et à toutes ces questions, je réponds : NON. Bien évidemment non. Quand j’échange avec un homme, je suis heureuse. Heureuse d’avoir partagé un moment, un échange ou un verre. Heureuse qu’il m’ouvre la porte de sa voiture quand il me conduit. Heureuse qu’il me tienne la porte du café quand j’entre. Heureuse qu’il m’enlève mon manteau quand je m’assois. Heureuse de jouer à ce jeu amoureux qui m’offre des parenthèses de vie.

Serai-je alors masculiniste ? Non, je ne pense pas non plus. Car je suis attachée à mon indépendance et à ce qui fait de moi une femme.

Néanmoins, quand je lis ce genre d’article, j’ai la tentation de dire aux hommes de fuir. Oui, fuyez ces femmes qui ne voient dans les rapports homme-femme qu’un rapport de force entre dominant et dominées. Fuyez ces femmes qui se refuseront tôt ou tard à votre amour par idéologie.

Est-ce utopique, au 21ème siècle, d’être en relation avec quelqu’un et de lui vouloir du bien ? Est-ce possible d’être féministe mais pas anti-homme ? Est-ce possible pour une féministe de laisser sa place à un homme pour qu’il l’aime ? Est-ce possible, tout simplement, pour une féministe d’être amoureuse ?

(En passant, petit ras le bol sur les titres volontairement tapageurs des médias français quand ils ‘agit de parler de féminisme ou de sexe : Libération avec ses « 400 culs » ou Rue89 avec sa rubrique « vie de baise ». Peut-on parler sexe et féminisme sans vulgarité ou je suis vieux jeu ?)

La bonne résolution du jour :

Apprécier la galanterie de mon mari. Le laisser m'aimer tel qu'il est.

Publié dans Féminisme

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